Un handicap invisible

 

Je souffre d’un handicap invisible, d’un de ces maux qui ne se voit pas mais qui influe sur la vie toute entière. Le mien est le même que celui de 6 millions de personnes en France, celles et ceux qui souffrent de surdité ou de malentendance.

 

Tous mes compagnons d’infortune vous le diront, les repas de groupe, les réunions, les pots de départ ou autres, se transforment en une gigantesque conférence en langue étrangère, on se retrouve comme dans une bulle, on n’existe plus. La bonne volonté des autres s’effondre au bout de quelques minutes. Et l’absence de dialogue, de communication, est vite décourageante. Au travail, c’est encore pire car l’impression d’agacer est omni-présente même si les collègues essayent de le dissimuler, plus ou moins bien d’ailleurs. Tout cela conduit à l’isolement quand ce n’est pas à la dépression. Pourtant la vie sociale est indispensable à l’équilibre. Moi j’arrive à peu près à m’en sortir grâce à un réseau affectif attentionné et une volonté de ne pas m’isoler. Mais pour d’autres c’est plus difficile.

 

Au travail j’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes qui m’ont aidée à être reconnue travailleuse handicapée, à être appareillée et à bénéficier de matériel adapté pour ma vie professionnelle. Il y a deux ans la fatigue m’a malgré tout fait tomber dans la dépression et là encore grâce au médecin du travail et à mon assistante sociale j’ai pu être reconnue invalide et je travaille maintenant à 80 %. Dans moins de deux ans je serai à la retraite et je veux à mon tour être utile et aider tous les handicapés visibles ou invisibles (pas seulement les sourds et malentendants) à mieux vivre leur quotidien et à se sentir moins seuls. C’est pour ça que je me suis engagée dans l’association « un handicap une vie ».

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